Les virus chez les plantes

Les virus ne s'en prennent pas qu'aux animaux et aux humains, les plantes y sont aussi sensibles et cela se traduit par des maladies caractéristiques nommées viroses. Ces organismes ont la caractéristique de ne pas être composés de cellules contrairement aux bactéries et aux champignons. Les virus se comportent en parasites et cherchent à tout prix à infecter les cellules végétales pour reproduire leur matériel génétique.

Ils sont dans la plupart des cas transmis par des vecteurs comme des insectes piqueurs suceurs à l'instar des pucerons, des thrips, des aleurodes ou des cicadelles, mais également au niveau des racines par des nématodes ravageurs des plantes et par certains pseudo-champignons du genre Polymyxa. Attention toutefois certains virus peuvent également se transmettre de façon mécanique (contact entre les feuilles de deux plantes, vent, outils …).

L'attaque virale est bien souvent repérée du fait du nanisme d'une plante, du changement d'aspect des feuilles qui revêtent un aspect panaché caractéristique nommé mosaïque, de la nécrose des racines, de la déformation ou de la chute des fruits, ou bien encore du développement anarchique de certains organes.

Les viroses de la pomme de terre : les plus visibles du jardinier

La pomme de terre est bien souvent  contaminée par une vingtaine d'espèces de virus différentes. C'est donc sur cette culture que les jardiniers amateurs peuvent le plus facilement observer les viroses. Elles sont diffusées par contact entre matériel végétal sain et zone infestée ou bien transmises par des vecteurs comme les pucerons ou les nématodes au niveau des racines. Ces maladies peuvent également être transmises par les plants repiqués. Les symptômes généralement observés seront bien souvent dans ce cas ci plus marqués et la sévérité de la maladie plus intense. De même, la gravité des viroses chez la pomme de terre peut être renforcée lorsqu'un autre virus s'ajoute à la première infection. Enfin, certaines plantes contaminées peuvent être asymptomatiques.

Les manifestations des viroses sont diverses en fonction de la nature du virus incriminé et des organes attaqués : feuillage ou tubercules.

Des jeunes plants der pomme de terre indemnes de virus

Le virus de l'enroulement est transmis par les piqures de pucerons. Les plantes attaquées voient leurs jeunes feuilles se dresser, s'enrouler et pâlir. Lorsque les plants étaient infectés, les feuilles basales sont enroulées et deviennent craquantes tandis que les folioles du sommet jaunissent. Les bordures des feuilles peuvent prendre un liseré rougeâtre

Les jeunes feuilles peuvent également souffrir de mosaïques, c'est à dire que le limbe n'aura pas une couleur uniforme : certaines zones seront de couleur vert foncé, d'autre arboreront des teintes jaunes ou vertes claires.

Chez la pomme de terre ces symptômes sont souvent dus aux virus A, X, M ou Y.

En plus plus des mosaïques, les virus X et Y peuvent également donner aux feuilles un aspect gaufré et boursouflé. Cela s'accompagne parfois d'une nanification de la plante. On parle alors de frisolée pour caractériser la  forte déformation du limbe des plantes attaquées.

Enfin, la bigarrure est généralement due à l'association des virus Y et X ou Y et A. Elle provoque de petites nécroses au niveau des pétioles et des nervures qui induisent généralement la chute du feuillage et la mort rapide de plante.

Sur les tubercules, le virus Y peut entraîner des boursouflures brunâtres qui forment des anneaux sur la peau des pommes de terre. Par la suite ces symptômes peuvent évoluer en nécroses noires qui vont creuser légèrement l'épiderme. Certaines variétés à l'instar des Charlottes, Monalisas, Nicolas ou Venouskas y sont très sensibles.

Le virus du Rattle du tabac provoque la maladie du liège sur les tubercules qui se voient grignotés par des callosités brunes. L'attaque prend la forme d'un anneau, d'un arc de cercle ou parfois d'une ligne sinueuse et marque aussi bien la surface de la pomme de terre que l'intérieur du tubercule. Cette maladie déprécie fortement la qualité de la récolte. Elle est transmise par un nématode ravageur. Le virus du Mop-Top provoque des dégâts similaires mais sans formation liégeuse

Une récolte de pomme de terre à l'aide d'une bêche

Le virus de la mosaïque du concombre

Le virus de la mosaïque du concombre, souvent abrégé CMV, est comme son nom l'indique responsable de mosaïques sur les jeunes feuilles de nombreuses espèces végétales. Cette virose s'attaque principalement aux cucurbitacées comme les concombres, les melons, les courges, les courgettes mais également aux solanacées à l'instar de la tomate, des poivrons et des piments. On la retrouve également chez de nombreuses espèces d'adventices (mauvaises herbes).

Le virus de la mosaïque du concombre est principalement transmis par les pucerons. Il touche davantage les jeunes plants et l'intensité est d'autant plus accrue que l'infection a été précoce

Concombres et tomates peuvent être attaqués par le CMV

Les feuilles de courgettes infectées par le CMV voient apparaitre des petites taches jaunes qui créent une mosaïque. Elles finissent par se recourber, tandis que les fleurs ont tendance à couler. Les fruits qui arrivent à se développer sont piqués.  

Le CMV occasionne une grande diversité de dommages sur les tomates. Au niveau du feuillage, on observe généralement une déformation et une mosaïque sur les jeunes folioles, accompagnées par une réduction de la croissance de la plante. Des bandes brunes apparaissent sur les tiges et pétioles et les fruits sont marqués par des nécroses irrégulières et déformantes de couleurs claires. Les jeunes plants précocement infectés demeurent complètement rabougris. Les aubergines présentent des symptômes similaires.

Les virus du court noué de la vigne

Le court noué est une maladie causée par deux virus et qui sont transmis par des nématodes ravageurs des racines. Historiquement, cette virose était peu présente dans le vignoble français   jusqu'à la crise du Phylloxera où elle s'est considérablement développée. En effet, une part importante des vignes attaquées a du être arrachée avant  d'être replantée. Cet énorme besoin en jeunes plançons à induit une production peu regardante quant à l'état sanitaire des plantules. Des jeunes vignes infectées par le court noué ont donc été envoyées aux quatre coins du continents et ont contribué au développement de ce virus. C'est d'autant plus vrai que les porte-greffes américain utilisés pour lutter contre le Phylloxera ne sont pas résistants à ces virus.

Le court noué apparait au hasard dans les vignobles puis il se développe par taches concentriques du fait de l'attaque des nématodes. Il induit chez la plante un dépérissement lent accompagné d'une batterie de symptôme. Les feuilles présentent des mosaïques ou des panachures et sont parfois même totalement déformées (feuilles doubles, découpes irrégulières, excroissance en forme de crète sur la face inférieure…). Avec le temps elles finissent par chuter précocement.  De manière globale, le court noué entraine un nanification de  la vigne du fait d'un raccourcissement des entre nœuds. Les branches peuvent se scinder en deux et prennent un aspect aplatis. Les fleurs et les fruits coulent en réduisant les rendements de l'ordre de 20 à 80 % tandis que les baies contaminées murissent de manière hétérogène.

Les vignes sont parfois victime du court noué

Le virus de la Sharka, terreur des vergers

La Sharka est la virose la plus problématique pour les arbres fruitiers à noyaux comme les pêchers, les pruniers, les abricotiers, les nectariniers et plus rarement les cerisiers … Il peut également survivre chez des plantes sauvages du genre Prunus. Il est essentiellement transmis par les pucerons mais peut aussi l'être par la reproduction végétative (greffage, bouturage etc.).

Le virus de la Sharka est un organisme de quarantaine.

La Sharka est un virus qui s'attaquent aux arbres fruitiers à noyaux.

Sur la plupart des arbres attaqués, les symptômes foliaires de la Sharka sont caractérisés par un jaunissement des limbes au niveau des nervures secondaires. Les jeunes feuilles printanières  du pêcher se tordent. La Sharka marque les fruits :

  • les prunes présentent des déformations importantes, des fentes se créent et s'imprègnent de gommes et finissent par chuter prématurément
  • Les pêches et les nectarines sont recouvertes de taches claires qui forment des anneaux sur la peau des fruits
  • Les abricots sont également maculés de taches en anneaux de couleur claire qui peut parfois s'accompagner d'une déformation du fruitLe noyau de l'abricot présente également des taches claires. 

Traitements contre les viroses des plantes

Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement curatif contre les viroses des plantes. La solution la plus largement utilisée est la destruction par le feu du végétal attaqué. Ne seront efficaces que des méthodes préventives.

Comment se prémunir des infections virales des plantes ?

Le premier levier pour limiter l'impact des viroses sur les cultures consiste à lutter contre les organismes vecteurs tels que les pucerons, les thrips ou les aleurodes  mais aussi les nématodes. Pour ces derniers, il convient de semer des tagètes sur les zones sensibles à proximité des plantes virosées.

Le deuxième levier est l'élimination des plantes servant de réservoirs aux virus à proximité des cultures sensibles. C'est notamment le cas pour les espèces sauvages du genre Prunus (Prunelier, épine noire) à proximité des vergers de pêchers, d'abricotiers ou de pruniers ...

Le troisième levier est le recours à des semences certifiées qui sont exemptes de virus, certaines de ces maladies pouvant se conserver à l'état latent au cœur des graines.

Dernier levier, le choix variétal, qui peut, sur certaines viroseslimiter la sensibilité des plantes. Ainsi, les variétés Charlotte et Monalisa seront à proscrire dans un contexte de forte problématique de virus Y de la pomme de terre.

Enfin, il est également possible de stimuler les défenses immunitaires de la plante pour tenter de réduire l'intensité des symptômes. Pour cela appliquer du chitosan sur les plantes ornementales et les bulbes, les plantes potagères et les petits fruits. L'efficacité sera plus importante sur bactéries et champignons.

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