Les jeunes pousses de votre pommier sont recouvertes de petits pucerons verts et des feuilles se déforment ? Il s’agit probablement d’une attaque de pucerons verts du pommier : Aphis pomi.
Ce puceron est rarement problématique, mais en cas de forte pullulation, il peut occasionner de gros dommages aux arbres avec une baisse de la récolte de pommes. Mais heureusement, il existe des solutions naturelles et efficaces qui vont vous permettre de lutter contre le puceron vert du pommier : les larves de coccinelles !
Sur cette page, vous trouverez toutes les informations nécessaires pour reconnaître le puceron vert du pommier, ainsi que les dégâts occasionnés et les différentes méthodes de lutte naturelles.
Aphis pomi est un petit puceron vert et d’aspect globuleux, de 1,3 à 2,2 mm de longueur. Ses pattes, ses antennes, ses cornicules (paire de petits appendices situés au bout de l’abdomen) et son cauda (appendice à l’extrémité de l’abdomen) sont noirs. Voir la photo ci-dessous. Les pucerons verts du pommier ailés sont également verts mais leur tête et leur thorax est noir.
Ce puceron passe l’hiver sous forme d’œufs qui ont été déposés à l’extrémité des rameaux. L’éclosion a lieu juste avant l’ouverture des bourgeons, il en sort un puceron vert femelle appelée fondatrice. Celle-ci va se diriger sous les feuilles et autour des jeunes pousses ou elle va commencer à pondre d’autres pucerons femelles sans être fécondée, on parle alors de reproduction par parthénogénèse. Chaque femelle puceron va pondre de 50 à 100 descendants au cours de sa vie.
Plusieurs générations vont se succéder tout au long du printemps. A partir de la fin du mois d’Avril, des femelles ailées apparaissent, et elles partent en quête d’autres arbres à coloniser. En plein été, les fortes chaleurs ralentissent le développement du puceron vert du pommier, et ce n’est qu’à partir de Septembre que les colonies reprennent leur croissance. Ce puceron accomplit la totalité de son cycle sur la même plante hôte, on parle alors de pucerons monœciques.
En Octobre, des mâles et des femelles aptères apparaissent, ils vont effectuer une reproduction sexuée qui va permettre aux femelles de pondre des œufs. Ces œufs noir brillant sont pondus à l’extrémité des rameaux de l’année et ils donneront naissance aux femelles fondatrices au printemps suivant. Les pucerons ayant ce cycle biologique sont appelés des pucerons holocycliques.
Remarque : le puceron vert du pommier peut être confondu avec le puceron vert des citrus ou de la spirée : Aphis spiraecola. Cette confusion n’est pas gênante dans la mesure ou les méthodes de traitements sont les mêmes.
Le puceron vert du pommier entretien une relation symbiotique avec les fourmis. En effet, il sécrète du miellat qui constitue une excellente nourriture pour les fourmis, en échange de leur protection contre les prédateurs.
Les fortes pullulations du puceron vert du pommier entraînent un enroulement des feuilles et des jeunes rameaux. La croissance des jeunes tiges du pommier s’arrête et certaines peuvent se dessécher.
La photo ci contre illustre parfaitement les dommages causés par Aphis pomi.
Le puceron vert du pommier produit également une grande quantité de miellat qui va recouvrir les branches et les feuilles. Ce liquide poisseux et gluant est propice au développement d’un champignon, la fumagine, qui recouvre le végétal d’un feutrage noir. Ce dernier aggrave les dégâts provoqués directement par les pucerons verts.
Aphis pomi se rencontre essentiellement sur les pommiers, mais on le retrouve également sur poiriers où les attaques sont bégnines.
Il parasite également d’autres plantes telles que le sorbier, l’aubépine, le pyracanthas ou le cotonéaster.
Dans certains cas, les pullulations du vert du pommier peuvent nécessiter une intervention. Il existe plusieurs solutions pour s’en débarrasser de manière écologique. La plus connue et la plus efficace est sans nul doute l’utilisation de coccinelles à 2 points : Adalia bipunctata.
Avant toute chose il convient de lutter contre les fourmis qui défendent les pucerons. Ces dernières réduisent considérablement l’efficacité des coccinelles. L’application de glu arboricole sur le tronc empêche les fourmis de rejoindre l’arbre, les coccinelles ont donc le champs libre !
La coccinelle à 2 points, Adalia bipunctata a une efficacité reconnue contre les pucerons des arbres fruitiers, notamment contre le puceron vert du pommier, Aphis pomi.
Nous recommandons fortement l’usage des coccinelles adultes car celles-ci consomment une quantité importante de pucerons chaque jour et elles vont pondre de nombreux œufs dans la totalité de l’arbre et à proximité des foyers de pucerons. De plus, si vous ne souhaitez pas utiliser de glu arboricole pour empêcher les fourmis de défendre les pucerons, les coccinelles adultes sont assez résistantes.
Pour de jeunes arbres, ou lorsque les populations de pucerons sont assez faibles et les foyers épars, vous pouvez utiliser des larves de coccinelles à 2 points ou des œufs.
Il existe plusieurs produits de traitements biologiques pour lutter contre le puceron vert du pommier. C’est notamment le cas des produits à base d’huile de colza tel que l’insecticide végétal polyvalent, ou bien de la macération huileuse d'ail.
Une pulvérisation d'un traitement d'hiver biologique au moment du débourrement permet de cibler les fondatrices avant qu'elles ne fondent les colonies de pucerons.
Ces produits agissent par contact, il faut donc arriver à les pulvériser sur l’ensemble du pommier. Ce qui est impossible pour de grands arbres. Nous les conseillons donc uniquement pour de jeunes pommiers ne dépassant pas les 2 m.
De plus, les produits biologiques contre les pucerons vont également tuer ou blesser les insectes prédateurs présents sur l’arbre au moment du traitement… Nous vous recommandons donc vivement l’utilisation de coccinelles à 2 points qui est sans danger pour les autres insectes utiles présents sur le pommier.
Il existe toute une cohorte d’insectes qui se nourrissent des pucerons verts du pommier :
Pour accueillir tous ces insectes utiles dans votre verger, nous vous recommandons d’installer des mélanges fleuris ou de laisser une zone en jachère à proximité immédiate des pommiers. Ces zones sauvages et fleuries offriront du nectar et d’autres proies aux insectes prédateurs et parasites du puceron vert du pommier !
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