La mouche de la carotte est tristement connue pour les dégâts qu’occasionnent son ver sur les cultures de carottes, panais, persils et cerfeuils.
Cette mouche de 4 à 5 millimètres de longueur présente des caractéristiques qui la rendent facilement reconnaissable. L’identifier est indispensable lorsqu’on utilise des pièges afin de repérer les meilleures périodes de traitement. Sa tête est de couleur orangée à brune avec des yeux brun-rougeâtres. Son corps est noir, avec un abdomen élancé. Les pattes de cette mouche sont jaunes et les ailes plus longues que l’abdomen.
Les œufs sont relativement petits, de 0,4 à 1 mm de long.
La larve de la mouche de la carotte est blanchâtre et relativement brillante. A la fin de son développement, l’asticot peut mesurer 8 à 10 mm.
Pour se métamorphoser en mouche, l’asticot passe par un stade appelé la pupe. Celle-ci est une petite « chrysalide » jaunâtre de moins de 5 mm de long.
La mouche de la carotte, Psila rosae, passe l’hiver dans le sol sous la forme de pupe et parfois de larve. C’est généralement au mois de Mai que la mouche adulte sort de sa pupe pour se reproduire. En fin de journée, les femelles fécondées partent à la recherche de carottes, dirigées par l’odeur caractéristique que dégage le feuillage. Les autres plantes de la famille des apiacées sont également très attractives. La mouche dépose ses œufs (jusqu’à 120 au cours de sa vie) dans le sol et dans un rayon de 40 à 60 cm autour de sa cible. Les mouches se nourrissent de pollen et nectar présent dans les environs.
Une dizaine de jour après la ponte, de petits asticots sortent des œufs et s’enfoncent dans le sol à la recherche des jeunes racines périphériques qui constitueront leur nourriture. En grossissant, ils pénètrent dans la carotte et ils vont forer des galeries superficielles qui provoquent un pourrissement de la racine. A la fin de son développement, l’asticot quitte la carotte pour rejoindre le sol et se transformer en pupe.
La métamorphose dure généralement un mois, mais cette durée peut varier suivant les conditions météorologiques. Les mouches en sortiront de la fin Juillet à Septembre et constitueront la deuxième génération d’adultes de l’année. Une nouvelle ponte aura lieu et donnera naissance à la génération de larves qui fera le plus de dégâts sur la culture et constituera la population d’adultes du printemps prochain.
Si les conditions sont propices à son développement, une 3ème génération peut être observée à l’automne.
On peut noter que cet insecte est favorisé par les temps frais et humides. A l’inverse, un temps chaud et sec engendre beaucoup de mortalité.
Les dégâts provoqués par Psila rosae en début de saison passent généralement inaperçus, seul la disparition de jeunes plantules peut nous alerter. Par contre, c’est au moment de la récolte que les asticots dans les carottes sont observés. Ils creusent des galeries en surface qui provoquent un noircissement et un pourrissement de la racine. Le goût des carottes est grandement altéré et leur conservation est impossible.
La mouche de la carotte s’attaque à de nombreuses apiacées :
Elle s’attaque également à la carotte sauvage, très commune dans les prés.
Il existe plusieurs méthodes de protection biologique contre la mouche de la carotte, mais le mieux est de les combiner pour un maximum d’efficacité :
La réduction de la fertilisation : La mouche de la carotte est attirée par des plants riches en nutriment, il convient de ne pas trop apporter d’engrais et d’amendements aux cultures sensibles.
L’arrachage des plants à l’automne : En cas d’attaque de vers de la carotte, arrachez l’intégralité de vos plants en fin de saison. Cela évitera aux larves de sortir de la carotte et rejoindre le sol afin de passer l’hiver. Vous réduirez ainsi la pression en début d’année suivante.
La rotation des cultures : Ne cultivez pas des carottes et toutes autres plantes sensibles 2 années de suite au même endroit. Cela faciliterait la tâche aux mouches qui n’auraient que peu de distance à parcourir pour pondre leurs oeufs.
Les associations de culture : La mouche de la carotte repère les plantes susceptibles d’abriter sa descendance grâce aux odeurs. Masquer l’odeur que dégage les feuilles de carotte est une option intéressante qui a fait ses preuves. Il est recommandé de planter un rang de poireaux ou d’oignons entre chaque rang de culture sensible à la mouche. L’effet est également bénéfique pour les poireaux et oignons car l’odeur très aromatique du feuillage des carottes a un effet répulsif sur la mouche du poireau. Nous vous conseillons le livre « Le poireau préfère les fraises. Les meilleures associations de plantes ».
Les filets anti insectes : Les filets sont très efficaces pour lutter contre la mouche de la carotte ; mais ils doivent être bien posés car cette mouche vol très prés du sol et a tendance à se faufiler. Ces filets sont également assez fragiles et doivent être renouvelés après une ou 2 saisons.
Le paillage : Les paillages clairs tels que la paille ou le chanvre désorienteraient la mouche de la carotte. De même, les paillages joueraient un rôle de barrière physique qui empêcheraient la mouche d’accéder au sol pour déposer ses œufs.
Les produits répulsifs contre la mouche de la carotte : Certaines préparations, notamment les purins de fougères, ont un effet répulsif sur de nombreux insectes. Ils agiraient en masquant l’odeur de la plante sensible, ce qui la rend invisible aux yeux des ravageurs tels que la mouche de la carotte.
Les vers de la carotte peuvent être éliminés grâce à un traitement curatif : les nématode anti vers de la carotte. Les nématodes sont de petits vers invisibles à l’œil nu qui parasitent les larves d’insectes présents dans le sol. C’est un produit très efficace mais il doit être appliqué au moment où les vers de la carotte n’ont pas encore pénétrer dans la racine, c’est-à-dire peu de temps après l’éclosion.
Afin de cibler au mieux les périodes de traitement avec les nématodes, nous vous recommandons d’utiliser un piège et des phéromones contre la mouche de la carotte. Ce piège va capturer les mâles et donc indiquer la période de reproduction et de ponte. Il convient d’appliquer les nématodes 3 semaines après les premières captures.
Le traitement sera à répéter à chaque génération de mouche capturé (2 à 3 fois par an).
Des insectes tels que les carabes et staphylins se nourrissent des œufs et des larves de mouche de la carotte. Favorisez leur habitat en paillant les cultures et en laissant des amas de débris végétaux secs dans divers endroits du potager.
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