La mouche du semis, également appelée mouche du haricot (Delia platura), est un petit diptère de 3 à 6 mm de longueur et de couleur gris pâle. Son thorax et ses pattes sont pourvues de longs poils noirs (appelés soies). Ses ailes ont la particularité de se chevaucher lorsque la mouche est au repos. Bien que très commune, elle reste relativement discrète au jardin. Avant d’être un insecte adulte, cette mouche passe par 3 autres stades de développement :
La mouche des semis passe l’hiver dans le sol sous forme de pupe. Dès que les températures commencent à augmenter, les mouches commencent à émerger et à sortir de terre. Cela survient généralement de la fin Mars au début du mois de Mai. On peut noter que dans le Sud de la France, les adultes sont présents même en hiver…
Les œufs sont pondus dans le sol. Elle a une attirance pour les terres humides, récemment travaillées et riches en matières organiques, mais également pour les graines en germination … Les potagers sont donc un lieu de ponte idéal !
Quelques jours après la ponte, un petit asticot sort de l’œuf et commence à s’alimenter de débris organiques. Il peut effectuer tout son cycle en se nourrissant de matière en décomposition. Néanmoins, la larve montre une appétence particulière pour les graines entrain de germer ou les jeunes plantules. Elle va alors se nourrir des cotylédons, des jeunes tiges et jeunes pousses avant qu’elles ne sortent de terre. Son développement dure 3 semaines, après quoi elle se transforme en pupe qui donnera naissance à une nouvelle mouche… La durée totale du cycle oscille le plus souvent entre 16 et 21 jours.
Sous nos latitudes on observe généralement 3 générations. On peut noter que les étés chauds et secs freinent leur développement.
Comme évoqué précédemment, la larve de la mouche des semis est particulièrement attirée par les graines en train de germées. Celles-ci sont ramollies et tendres, ce qui les rends plus fragiles aux attaques d’asticots…
L’asticot de la mouche des semis occasionnent des dégâts directs en se nourrissant des germes, jeunes racines, graines en germination, tubercules… Ce qui provoque généralement la mort de la plante ou un très gros retard de développement.
Elle est aussi responsable de dégâts indirects. En effet, les plaies occasionnées sont la porte d’entrée de nombreux micro-organismes pathogènes qui provoquent l’apparition de diverses pourritures.
Le principal signe qui doit vous alerter est une levée hétérogène de vos plantules… Vous pouvez creuser la terre pour vérifier l’état des graines qui n’ont pas levées. Si celles-ci sont pourries ou bien si le germe ou les jeunes racines ont été mangés, il s’agit probablement d’une attaque de mouches des semis.
Des dégâts caractéristiques sont également visibles sur les haricots. Les cotylédons qui sortent de terre présentent des traces de morsures et sont déformés ou atrophiés.
C’est durant les périodes de temps froids et humides que les dégâts sont les plus importants… On peut noter que les terres lourdes et argileuses sont propices à leur développement.
Cette mouche est très généraliste et s’attaque à plus de 40 plantes hôtes… La quasi-totalité des plantes potagères sont concernées ! Nous vous avons listés les plus sensibles ci-dessous :
La mouche des semis est attirée par la matière organique en décomposition, évitez donc d’en apporter et privilégiez plutôt un compost bien mûr. Il est également conseillé de ne pas l’enfouir.
Lors d’infestation récurrentes, retirez tous les débris végétaux en fin de culture. Ne cultivez pas de haricots dans une terre trop riche en matière organique.
Ce ravageur des semis se développe essentiellement dans les terres lourdes, froides et argileuses. N’hésitez pas à jouer sur la structure du sol en semant des engrais verts en fin d’été et ainsi obtenir une belle terre décompactée au printemps suivant.
Les temps frais et humides sont bénéfiques pour le développement des asticots. Ne faites pas vos semis trop tôt !
Un travail du sol à l’automne met à nu les pupes de mouche des semis qui passent l’hiver. Ce qui les expose au gel et aux prédateurs tels que les oiseaux.
Il n’existe pas de piège à phéromone pour détecter les vols de la mouche des semis. Elle est néanmoins attirée par les pièges englués jaunes mais nous déconseillons vivement leur emploi dans les jardins car vous risquez de piéger de nombreux insectes utiles tels que des prédateurs de cette mouche ! De plus, les vols des mouches du haricot sont quasi continus. Le seul intérêt serait donc de repérer le premier vol de mouches du début de printemps afin d’adapter vos pratiques culturales ou traitements bio.
Le seul risque d’attaque de larves de mouche du haricot se situe au moment du semis ou lors d’un repiquage précoce d’un plant. C’est à ce moment-là qu’il faut agir ! Et heureusement, il existe une solution efficace pour se débarrasser de la mouche des semis : le traitement aux nématodes anti mouches des semis !
Les nématodes contre la mouche du haricot sont des vers microscopiques qui parasitent et tuent ces asticots. Ils se présentent sous la forme d’une poudre mouillable à diluer dans l’eau d’arrosage.
Arrosez vos semis avec la solution de nématodes pour protéger vos plants durant toute la période sensible.
Il existe une cohorte de prédateurs et de parasitoïdes qui s’attaque aux mouches des semis. Parmi ceux-ci on retrouve les staphylins et des mouches prédatrices qui se nourrissent de vers présents dans les sols.
Les oiseaux se nourrissent également des pupes de mouches lorsque celles-ci sont proches de la surface.
Pensez donc à favoriser la biodiversité dans votre potager en implantant des haies et des jachères fleuries !
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