Originaire d’Amérique central où il sévit dans les plantations d’agaves, ce petit charançon noir a été recensé en France pour la première fois en 2007. Il s’est ensuite propagé sur toute la côte méditerranéenne.
Le charançon de l’agave, Scyphophorus acupunctatus, appartient à la famille des Curculionidae. Il est de couleur noir et de taille modeste, généralement moins de 2 cm. On le distingue assez facilement grâce à son rostre (prolongement long et très incurvé au niveau de la tête). Il est souvent visible à l’aisselle des feuilles d’agave où il perfore les plantes pour y déposer ses œufs.
Les œufs blancs mesurent jusqu’à 1,5 mm de long.
Les larves sont blanches, charnues et avec une tête orangée. A la fin de son développement elle mesure 18 mm de long pour 4 mm de large.
Avant de devenir adulte, elle passe par un stade nymphal. Cette nymphe est entourée de fibres issues de la plante hôte et qui forme un cocon protecteur.
Les charançons de l’agave s’attaquent à 3 grandes familles de plantes :
Après s’être accouplée, la femelle du charançon de l’agave perce les tissus de la plante avec son rostre afin d’introduire ses œufs dans la plaie. On peut noter qu’une femelle pond 4 à 5 œufs par jours durant un an et demi…
Les œufs incubent durant 4 à 5 jours avant l’éclosion de la larve du charançon. Cette dernière se nourrit de la plante hôte en forant des galeries. Lorsqu’elle est suffisamment développée, elle construit un cocon avec des débris de plante et se transforme en nymphe à l’intérieur. Plus tard, un charançon noir en sortira et un nouveau cycle reprendra.
Il faut compter environ 45 jours de l’œuf à l’adulte dans de bonnes conditions.
En climat chaud et sec, le charançon de l’agave peut faire jusqu’à 5 générations par an.
Plusieurs points doivent vous alerter sur la présence de ce ravageur :
Les conséquences d’une attaque sont généralement dramatiques pour la plante. En l’absence de prédateurs naturels, le charançon de l’agave n’est pas régulé. Il se développe de manière exponentielle dans la plante infestée. Lorsqu’il se nourrit et lorsqu’il pond, le charançon noir de l’agave perce les tissus de la plante avec son rostre. Les blessures occasionnées sont des portes d’entrées pour tout un tas de virus, bactéries et champignons qui vont faire pourrir l'agave.
La larve occasionne également d’énormes dégâts. En forant des galeries dans la plante, elle perturbe les flux de sèves ce qui provoque la mort des feuilles. Les galeries fragilisent la structure de la plante qui peut littéralement s’écrouler.
En cas de présence constatée du charançon de l’agave, nous vous invitons à contacter et à le signaler à la FREDON de votre région.
La stratégie de lutte biologique contre le charançon de l’agave repose sur 3 axes :
Vous pouvez piéger et détecter les charançons de l’agave grâce au piège à phéromone. Installez une capsule de phéromone – kairomone à l’intérieur pour attirer les charançons dans le bac collecteur situé à l’intérieur.
Une fois tombés dans le piège, les charançons ne peuvent plus ressortir.
Lorsque la présence du charançon est constatée, effectuez un traitement à l’arrosoir ou au pulvérisateur avec des nématodes SC anti charançons de l'agave.
Les nématodes SC sont de petits vers invisibles à l’œil nu et qui parasitent les larves d’insectes. Une fois appliqués au cœur de la plante et dans les galeries, ils partent à la recherche d’une larve de charançon à parasiter, ils pénètrent à l’intérieur, la tuent et se multiplient avant de ressortir en quête d’autres proies.
Lorsqu’une plante est attaquée par le charançon de l’agave, éliminez tous les déchets. Ne les mettez pas au compost. Les agaves trop atteintes n’ont que peu de chance de survivre, il est recommandé de les arracher et de les jeter.
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